Voyage au pays des moulins
Des canaux, des vélos, pas de doute, vous êtes bien en Hollande !
L'omniprésence des bicyclettes aux Pays-Bas est tout à fait conforme au cliché populaire.
Quelle en est donc l'origine ?
Le pays est plat, certes, mais le vent vaut parfois largement une bonne côte, et les distances parcourues par les habitants sont parfois importantes, ce n'est pas un petit pays.
La prépondérance de la bicyclette sur l'automobile est certainement liée avant tout à la qualité du réseau cyclable batave.
Les aménagements cyclables peuvent être considérés comme ce qui se fait de mieux en la matière.
On trouve de manière systématique :
- des pistes en site propre le long des grands axes,
- une remarquable qualité des revêtements et de leur entretien,
- des aménagements spécifiques aux cyclistes à chaque rond-point,
- des feux tricolores, des passages à niveaux pour les cyclistes également,
- des bandes cyclables dans les zones 60 (urbanisées),
- des rues réservées aux cyclistes et des contresens cyclables en agglomération,
- des parkings vélos partout et une grande tolérance pour faciliter le stationnement au plus près de sa destination,
- un véritable réseau très dense et des panneaux indicateurs spécifiques pour les cyclistes.
On voit couramment deux enfants et un adulte sur un vélo.
Les plus jeunes ont leur siège fixé sur l'axe du guidon.
A l'arrière, on voit parfois deux sièges enfants l'un derrière l'autre.
On voit souvent également deux adultes sur un vélo.
Il faut dire que les bicyclettes hollandaises sont particulièrement robustes et les Hollandais(es) particulièrement agiles sur leur monture.
Parfois les jeunes enfants sont véhiculés en triporteur équipé de banquettes.
Jamais de casque sur un vélo hollandais ! Il serait plus utile sans doute de porter une bouée (pour reprendre une boutade de Pierre Toulouse) car il y a beaucoup de canaux. Les seuls cyclistes casqués sont les sportifs avec leur maillot fluo couvert de pub filant tête baissée sur leur frêle vélo de course, rien à voir donc avec la tradition batave.
On note parfois aussi la présence des cyclomoteurs et scooters (" bromfietsen ") sur les mêmes voies que les cyclistes (" fietsen ") qui ne se soucient pas davantage du port du casque pourtant obligatoire pour eux.
En agglomération, on est frappé de voir que les bicyclettes même les plus vétustes, sont cadenassées à l'arrêt à l'aide de grosses chaînes telles qu'on verrait plus sur des Harley-Davidson. Surprenante habitude qui témoigne soit d'une paranoïa sécuritaire soit d'une recrudescence des vols de bicyclettes, un phénomène bien connu en France hélas.
A noter que les trains de la banlieue d'Amsterdam ne conviennent pas particulièrement au transport des vélos. Le supplément exigé par vélo est de 6,50 euros (quelque soit le trajet) et les vélos sont interdits aux heures de pointes. En revanche, la location d'un vélo hollandais ne vous coûtera que 5 euros la journée à Amsterdam et vous pouvez trouver des loueurs un peu partout.
En conclusion, ce n'est pas encore le paradis pour les cyclistes, mais ça s'en rapproche drôlement !
Encore un détail, on parle évidemment le néerlandais mais l'anglais est compris partout (tourisme oblige). Une bicyclette se dit "fiets", prononcer [fits], ça sonne mieux que "bike" !
Merci de votre visite !
Pierre Pupin
- Et les moulins alors ?
La tête dans le guidon, je les avais oubliés, désolé ! Les voici donc :
Si vous en voulez encore, faites un détour sur le blog de notre ami cycliste Thierry Castagné qui nous fait profiter de ses découvertes lors de son voyage en Hollande en mai 2007 :
http://thierry-castagne.over-blog.fr/article-10577144.html
Merci à Hélène de nous conseiller la lecture d'un ouvrage clé intitulé "Fiets : La place du vélo dans la culture néerlandaise". Il y a beaucoup de photos (N&B). L'ensemble est une remarquable étude sociologique d'un peuple qui mérite notre admiration.
Vous devriez accéder à un article de l'université de Sherbrooke au sujet de cet ouvrage et de son auteur (Arnaud Rousseaux) en cliquant sur l'image de ce livre.